54 MEMOIRES DE PIERRE DE L'ESTOILE.

arquebusiers et quatre cens chevaux, et le contraignit de se retirer avec perte.

Le mercredy treizième jour de juin, attroupement du peuple qui deman doit la paix, dont aucuns furent mis en prison.

Le jeudy quatorzième juin, le sieur Vitry C¹) vint avec quelques trompettes pour braver les Parisiens ; mais il fut repoussé vigoureusement, et obligé de se retirer à Charenton.

Le vendredy quinzième de juin, pour retenir les murmures du peuple et encore des bons bourgeois qui souffroient, et donner plus de pouvoir au duc de Nemours , le parlement rendit un arrêt par lequel il commande et défend que nul, de quelque état, dignité, qualité et condition qu'il soit, ait à parler d'aucune composition avec ledit Henry de Bourbon, à peine de la vie : ains s'y opposer de tous les moyens, sans y épargner aucune chose, voire jusques à y exposer et espandre leur propre sang. Et outre ordonne que tous les habitans de ladite ville de Paris ayent à obéir au sieur duc de Nemours, en tout ce qui leur sera commandé de sa part par leurs capitaines. Cet arrêta été leu et publié par tous les carrefours de cette ville le même jour. Le dix-septiéme jour de juin, le sieur de Saint-Pol (^a)

(0 Le sieur Vitry: U faut lire Givry : Anne d'Anglure, seigneur de Givry. —(-) Le sieur de Saint-Pol : gentilhomme d'une maison si pauvre, que ses sœurs avoient été mariées à des paysans. Après avoir été nourri page dans la maison de Beauvais-Nangy, il suivit la carrière des armes , et il parvint bientôt à la charge de mestre de camp. Comme il étoit intrépide, hardi et ferme, le duc de Guise en fit un de ses braves, le nomma lieutenant général pour la Ligue, puis maréchal de France. Saint-Pol prit le titre de duc de Rethelois. Le jeune duc de Guise le tua d'un coup d'épée.

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	54 MEMOIRES DE PIERRE DE L'ESTOILE. arquebusiers et quatre cens chevaux, et le contraignit de se retirer avec perte. Le mercredy treizième jour de juin, attroupement du peuple qui deman doit la paix, dont aucuns furent mis en prison. Le jeudy quatorzième juin, le sieur Vitry C¹) vint avec quelques trompettes pour braver les Parisiens ; mais il fut repoussé vigoureusement, et obligé de se retirer à Charenton. Le vendredy quinzième de juin, pour retenir les murmures du peuple et encore des bons bourgeois qui souffroient, et donner plus de pouvoir au duc de Nemours , le parlement rendit un arrêt par lequel il commande et défend que nul, de quelque état, dignité, qualité et condition qu'il soit, ait à parler d'aucune composition avec ledit Henry de Bourbon, à peine de la vie : ains s'y opposer de tous les moyens, sans y épargner aucune chose, voire jusques à y exposer et espandre leur propre sang. Et outre ordonne que tous les habitans de ladite ville de Paris ayent à obéir au sieur duc de Nemours, en tout ce qui leur sera commandé de sa part par leurs capitaines. Cet arrêta été leu et publié par tous les carrefours de cette ville le même jour. Le dix-septiéme jour de juin, le sieur de Saint-Pol (^a) *(0 Le sieur Vitry:* U faut** lire Givry : Anne d'Anglure, seigneur de Givry. —(-) Le sieur de Saint-Pol : gentilhomme d'une maison si pauvre, que ses sœurs avoient été mariées à des paysans. Après avoir été nourri page dans la maison de Beauvais-Nangy, il suivit la carrière des armes , et il parvint bientôt à la charge de mestre de camp. Comme il étoit intrépide, hardi et ferme, le duc de Guise en fit un de ses braves, le nomma lieutenant général pour la Ligue, puis maréchal de France. Saint-Pol prit le titre de duc de Rethelois. Le jeune duc de Guise le tua d'un coup d'épée.

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